fort brillante soutenue par un monstre des
enfers qui s’appeloit Diabolus, l’aimable,
qui leur éclaira à commettre des choses infâmes,
et que la modestie m’empêche de
mettre ici, avec les bêtes qui étoient avec
eux, ce qui me surprit d’une manière que
je priai en même tems le ciel de m’assister
et de me tirer des mains de personnes si
abominables. Enfin je fis mes affaires et dissimulai
tant que je pus.
Le lendemain au matin, les pères qui n’avoient point dormi toute la nuit, se levèrent fort tard, et moi aussi qui les avoit épiés par une petite fenêtre. La messe étant dite, comme à l’ordinaire, chacun retourna à ses plaisirs : l’un à boire, l’autre au jeu, et les derniers aux dames. L’on ne peut s’imaginer le tems qu’ils perdoient à se farder, mettre du rouge à leurs lèvres, à leurs joues, à couper leurs ongles et tirer de certains poils fugitifs qui couroient sur leur visage et sur leur corps ; leur barbe et leurs cheveux étoient toujours frottés d’essence de jonquilles et de tubéreuses, afin d’empêcher qu’ils ne sentissent le bouquin, à quoi ils sont fort sujets. De cette manière, bien décrassé, chacun alloit divertir sa maîtresse au jeu qu’elle vouloit.
Un jour, comme les pères Bobinet et La Chaise étoient tous les deux occupés à caresser un même objet, le mari de cette dame, qui