jours à l’endroit où on l’avoit destiné ; mais
n’en pouvant venir à bout, elle le laissa
faire, si bien que le cordon, qui étoit long,
fit tant de tours autour de cette dame, qu’il
s’en empara sans qu’on y pût entrer, à
moins qu’on n’en coupât tous les feuillages ;
ce qui la chagrina beaucoup, parce
qu’elle l’entretient avec grand soin, dans
la vue de plaire au prince qui en est le possesseur.
Elle ne témoigna rien au révérend
père La Chaise de son chagrin, ne trouvant
point à propos de le lui dire, soit par mortification
ou par modestie. Quand la santé
du roi fut revenue, les deux jésuites se trouvèrent
en liberté, ce qui les fit songer à de
nouveaux plaisirs.
Ces deux pères connoissoient de fort jolies paysannes qui étoient d’un village proche de Charenton ; entre autres Jacqueline du Bocage et Guillemine du Closet, qui étoient à la vérité des beautés achevées. Ces jésuites affamés de chair fraîche et qui n’eût point été touchée, étoient charmés de cette découverte ; c’est pourquoi ils firent tout leur possible par leurs caresses et par toutes les douceurs qu’ils leur dirent, pour les attirer dans leur couvent afin qu’elles leur apportassent des œufs frais dont ils n’avoient pas besoin, et de la crème pour les rafraîchir.
Ces filles fort innocentes se rendirent aux prières des bons religieux qui leur promirent mille avantages dans le ciel, dont