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LES JÉSUITES


fraîchir ? Nous avons formé le dessein de nous servir de notre magie noire et blanche, afin de nous rendre invisibles devant les vieilles diablesses qui vous rendent misérables, et de leur prendre les clefs ennemies de nos plaisirs ; et dans cette vue nous devons envoyer un de nos frères jésuites de notre part au grand conseil diabolique qui se tient cette nuit à deux heures dans notre assemblée des esprits familiers, où nous obtiendrons du prince des ténèbres et des démons ses cousins, qui président en qualité de souverains, la liberté d’agir en maîtres dans le lieu où vous êtes. C’est la promesse que nous vous faisons, nos adorables sœurs, vous assurant que nous languissons jour et nuit après notre première franchise ; nos pauvres doctrines sont bien mortifiées d’avoir jeûné si longtemps. Adieu, mignonnes, adieu, incomparables ; nous vous embrassons mille fois en idée. Eh ! que sera-ce quand ces plaisirs seront réels ; nous vous laissons à juger du reste.

Signé les RR. PP. Jésuites,
vos plus fidèles amis. 

Une lettre si consolante et si pathétique donna bien de la joie à ces sœurs dolentes qui souffroient le martyre avec les serrures qu’on leur avoit attachées malgré elles, et qu’elles ne pouvoient souffrir qu’avec une