sortir de leurs lumières ; mais comme le
crime ne demeure jamais inconnu, et qu’il
est impossible de cacher nos péchés aux yeux
du Souverain, le remède diabolique des jésuites
n’eut pas tout l’effet qu’ils souhaitoient,
car il se trouva quelques mois après
plusieurs religieuses grosses, ce qui mit les
mères de Saint-Denis au désespoir, et les
obligea de faire une visite sérieuse à monseigneur
l’archevêque, afin d’obtenir de ce docteur
de Sorbonne la permission de mettre
aux religieuses des Madelonnettes des serrures
à la manière d’Italie à leurs coffres
pour les fermer, et dont elles auroient les
clefs ; ce qu’il leur accorda facilement sans
conséquence aux autres couvents. Les révérends
pères jésuites qui le surent en eurent
bien du chagrin ; mais voilà une lettre
de consolation qu’ils écrivirent à ces filles
dolentes dans leur grande douleur.
AUX RELIGIEUSES DES MADELONNETTES
Nos aimables et charmantes sœurs, nous sommes dans un profond chagrin de savoir que vos jolis bocages sont fermés. Hélas ! que ferons-nous, quand nous serons échauffés par le feu de l’amour, n’ayant plus ce séjour de délices pour nous ra-