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LES JÉSUITES


la vieille mère qu’elle les cassa en morceaux. Ah ! s’écria la bonne femme qui mit aussitôt les mains sur ce qu’elle avoit vu, je te tiens, scélérat, et tu le payeras dans ce moment.

Toutes les dames qui voyoient qu’elle alloit couper l’écritoire du pauvre jésuite sans remise, se mirent sur elle en la culbutant par terre, et lui remontrant le péché qu’elle alloit faire en détruisant un ouvrage si parfait et si nécessaire pour le soutien de l’univers. Quoi ! ajouta la plus tendre, notre sainte mère, voulez-vous être la meurtrière du genre humain ? Non, vous n’en ferez rien, de par toutes les saintes du couvent qui s’y opposeroient.

La bonne mère et les autres sœurs dolentes se rendirent aux remontrances que leur firent leurs religieuses, pourvu que ces vilains hommes, dirent-elles, velus comme des ours, n’ayent point mis leur pain bis dans votre lait virginal pour le faire tourner. — Non, non, nos saintes mères, jurèrent ces bonnes âmes, foi de vierges, nous n’avons eu aucun commerce dangereux avec eux, et ce sont de pauvres frères charitables au dernier point, qui nous donnent des indulgences, dont nous avons grand besoin.

Les choses se passèrent sans faire plus de bruit, et les religieux demeurèrent encore quelque tems avec les religieuses à les divertir, et à leur donner de la poudre infernale pour détruire le fruit qui auroit pu