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LES JÉSUITES


qui dragonnoient les jésuites avec de grandes fourches de fer, et les brûloient avec des flambeaux ardents.

Jamais il ne s’est vu plus de malédictions que cet esprit infernal leur donnoit en leur reprochant que leur doctrine étoit maudite, et que le diable, leur patron, qui l’avoit inventée, disoit quelquefois quand il étoit de belle humeur, qu’il avoit plus d’obligation aux cent mille jésuites de la chrétienté ses disciples, qu’à tout le reste de l’univers ; parce que l’enfer et Lucifer le prince diabolique étoient contents de tout le monde que ces religieux leur envoyoient. Eh ! pourquoi nous tourmentes-tu donc, esprit infernal ? lui disoient ces pauvres pères après qu’il les avoit bien battus et bien fatigués ; puisque le diable est notre ami, loin de nous, ange de misère et de tourment, nous t’exorcisons et te renvoyons dans les états d’où tu es sorti avec un nombre d’indulgences, si tu en as besoin, afin d’apaiser tes souffrances. — Ah ! ne me parlez pas, de par tous les démons de l’empire souterrain, s’écria l’esprit Nicolas en rompant tout ce qu’il trouvoit, ni de paix, ni de tranquillité. C’est la destinée des choses de là-bas de faire enrager et d’être enragé, tout ne respire dans ces abîmes effroyables que le désespoir et la haine qui nous rongent jour et nuit, et qui nous tiennent fortement enchaînés, et sans une révolution qui étoit arrivée dans