Page:Les Heures de Paphos, contes moraux, 1787.djvu/73

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un certain jour de samedi,
Vers l’heure environ de midi :
Le Curé va dire sa messe.
Trouve Nanon qui balayait ;
C’etait l’usage, et la drôlesse
Adroitement s’en acquitait.
Elle passe à la sacristie,
Pendant la célébration ;
Et sans faire réfléxion
Que bientôt la messe est finie ;
Ayant l’ame toute remplie
D’ardeur, et de lubriques feux ;
Dans son transport voluptueux
Voila la folle qui s’affuble
D’une étolle, et d’une chasuble
Puis se trousse, puis sans façon
De la croix fourre le bâton,
Peu fait pour un tel ministere…
Dans certain endroit qu’il faut taire.
Pendant ce tems, le bon Curé
La messe dite, et tout baclé ;
S’en revient à la sacristie ;
Et là, trouve notre étourdie
Au travail que je vous ai dit.
— Dieu ! que vois-je ? serpent maudit !