Page:Les Heures de Paphos, contes moraux, 1787.djvu/36

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pour quoi rappeller à mon cœur
Le souvenir de ce que j’aime !
Et pourquoi ne puis je moi même,
Expirèr de l’avoir perdu !
Soudain comme un homme éperdu,
Le voila qui se deshabille.
Et puis, nud comme une chenille,
Il se jette sur ces habits ;
Il sent passer en ses esprits
Un feu qu’il méconnait encore.
Mais bientôt ce feu le dévore ;
Il prend ces vêtemens, les caresse, les met ;
Il passe une chemise en cloche,
Il se lace dans le corset,
Sur chaque rein pose une poche,
Endosse casaquin, jupon,
Se coëffe avec un bonet rond ;
Enfin, vous eussiés dit sa femme.
Ah ! c’est alors que de son ame
Nouveau désir vient s’emparer.
La chaleur faisait exhaler