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Le Baton de Pommade.



Jean Lisidor riche bourgeois,
Tenoit sa fille en esclavage ;
Et quoi qu’on l’eût en mariage
Demandé plus de trente fois,
Toûjours il éloignait l’affaire,
Dans la crainte de se défaire
De son argent, qu’il aimait fort.
Rosette n’était pas d’accord
Sur ce point avec le bonhomme.
Des Songes creux, et chagrinants,
Venoient souvent troubler son somme ;
Chose croyable à dix neuf ans,
Nature alors est agissante,
Un Cavalier nommé Lindor
Assés près de chés Lisidor
Tenait une maison brillante.
D’un amour timide et discret,
Il aimait Rosette en secret :
Et lors qu’avec sa gouvernante
A l’Eglise Rosette allait,