Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.



LES CŒURS VOLANTS.



la mère.

Ma fille, on dit qu’ils voleront
Un jour comme les hirondelles ;
Que toujours en l’air ils seront,
Allant, venant à tire-d’ailes ;
Que ce miracle, grâce à Dieu,
Dans notre temps doit avoir lieu.

la fille.

Maman, c’est fort bien,
Mais en l’air je n’aperçois rien.

la mère.

Ma fille, quand ils voleront,
Ouvrons vite porte et fenêtre ;
Partout, sans doute, ils percheront,
Et jusque sur ton nez, peut-être.
Il faut qu’alors, même en hiver,
Chez nous, la nuit, tout reste ouvert.