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Si par Loyola formé,
Un monstre au cerveau malade,
Poursuit un roi bien-aimé
Chanté dans la Henriade,
S’il le frappe d’un couteau,
C’est la faute de Rousseau ;
À Jésus s’il croit plaire,
C’est la faute de Voltaire.

Louis quatorze autrefois
Fit ce que l’on fait à Nîmes.
Il rendit, malgré les lois,
Tous ses bâtards légitimes.
S’il prit Louvois pour bourreau,
C’est la faute de Rousseau ;
S’il damna La Vallière,
C’est la faute de Voltaire.

Son neveu, le bon Régent,
Aimait fort la paillardise,
Et choisit pour confident
Un des princes de l’Église.
Si Dubois fut son Bonneau,
C’est la faute de Rousseau ;
S’il rend sa fille mère[1],
C’est la faute de Voltaire.


  1. Et s’il se fit grand-père,


    Variante de l’édition des Chansons inédites de Béranger. Paris, 1828, in-16.