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Tous nos maux nous sont venus
D’Arouet et de Jean-Jacques ;
Satan, qui les avait lus,
Ne faisait jamais ses pâques ;
Ève aima le fruit nouveau,
C’est la faute de Rousseau ;
Caïn tua son frère,
C’est la faute de Voltaire.

C’est pour réprimer jadis
La liberté de la presse
Que Dieu, de son paradis,
Fit tomber l’eau vengeresse.
S’il a lâché beaucoup d’eau,
C’est la faute de Rousseau ;
S’il noie encor la terre,
C’est la faute de Voltaire.

Si tant de prélats mîtrés,
Successeurs du bon saint Pierre,
Au paradis sont entrés
Par Sodôme et par Cythère,
De clefs s’ils ont un trousseau,
C’est la faute de Rousseau ;
S’ils entrent par derrière,
C’est la faute de Voltaire.

Borgia, jadis au public
Vendait indulgence et bulle ;