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Cependant, aux socs nourriciers
Suspendant nos glaives terribles,
De l’État citoyens paisibles,
Cédons le poste des guerriers.
Mais si la France, si la Gloire
Disait : Enfants, êtes-vous là ?
Répondons par une victoire :
Oui, nous voilà !




L’ÉCUELLE D’ARGENT[1].

Air : Rendez-moi mon écuelle de bois.


As-tu vu mon écuelle d’argent,
As-tu vu mon écuelle ?
Dit Buteux, en se rengorgeant,
Ah ! qu’elle est large ! ah ! qu’elle est belle !
As-tu vu mon écuelle d’argent,
As-tu vu mon écuelle ?

  1. Cette chanson épigrammatique s’adresse à Désaugiers, à qui Louis XVIII venait de faire don d’une soupière d’argent, pour récompenser son zèle monarchique. Le poëte faisait montre à tout propos de cette soupière.

    Béranger dit dans sa Biographie qu’il n’est pas l’auteur des couplets « amers et très-spirituellement tournés » de l’Écuelle d’argent. On doit l’en croire, tout en faisant remarquer que les Baudouin, dans l’édition des Chansons inédites de 1828, insistent sur l’attribution qu’ils lui en font par ce sous-titre : Chanson adressée à M. Désaugiers par M. de Béranger.