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Sachant qu’à son mari, l’lend’main,
On doit fair’ prendre un vilain ch’min,
Pour l’tirer d’prison, tant bien qu’mal,
Ell’ lui met sa robe et son schall,
Lui disant : Souviens-toi d’ton poste…
Pour aller plus vit’, prends la poste ;
Ah ! ah !
J’voudrais, oui dà,
Épouser un’ comtess’ comm’ça.

Le roi, que c’beau trait za touché,
N’fait qu’semblant d’en être fâché ;
Mais nos députés furibonds
En sont colèr’ comm’ des dindons.
C’te femme-là f’ra crever d’rage
Tous ces p’tits seigneurs de village.
Ah ! ah !
J’voudrais, oui dà,
Épouser un’ comtess’ comm’ça.

Cadet, nous qui somm’ gens d’honneur,
Buvons encore à son bonheur !
Pour moi, qui babill’ sans raison,
Et qui crains d’pourrir en prison,
D’mêm’que ben d’autr’s, du fond de l’âme,
Je souhaitons un’ pareill’ femme.
Ah ! ah !
J’voudrais, oui dà,
Épouser un’ comtess’ comm’ ça.