Page:Les Gaietés de Béranger.djvu/118

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

J’ai vu sous le plomb des bourreaux
Tomber l’honneur de notre France.
Jour de vengeance ! jour si cher !
Quand donc verrai-je ton aurore ?
Tant qu’il nous restera du fer,
Je n’y renonce pas encore.




LES ÉMIGRÉS[1].

Air : Celui qui plie à soixante ans bagage.


Peuple français, ô toi dont la Victoire
En cent climats arbora les drapeaux !
Souffriras-tu que des hommes sans gloire
T’osent ravir le fruit de tes travaux ? (bis.)
Ah ! brise un sceptre apporté d’Angleterre,
Rappelle au camp tes bataillons sacrés : (bis.)
Ceux qui vingt ans ont fait trembler la terre,
Trembleront-ils devant les émigrés ? (bis.)

N’entends-tu pas leur cohorte servile
Porter atteinte à tes droits les plus saints ?
À la tribune, à la chaire, à la ville,
Ont retenti leurs coupables desseins. (bis.)

  1. Chanson condamnée par arrêt de la Cour d’assises (31 mars 1822).