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i2 LES FKMMIiS POLITIQUES.

inoureiU cdinme les plus simples d’entre es niorlels ; plies se niarieiil , elles onl des ainants, elles mouleiU a clieval, vont au bal , el laissent rein|)reinte de leurs pas sur le sable <lc nos promenades.

L’Egérie créée par le chevalier de Florian est aujourd’hui nommée lemrae ))olitique ; le bon La Fontaine la peindrait de nos jours comme la mouche du coche, et nous croyons que La Fontaine aurait fi ;randemenl raison. SeuIcmenI nous dirons (pie lecoclie de l’état n’étant pas ce dont on s’occupe le plus, et (|uc cha(|ue parli politique, chaque coterie, ayant son coche parliculier , nous sommes obligés de reconnaître l’existence d’autant de mouches que l’on compte de coches en France. lieux grandes divisions se présenleni : d’abord , la mouche gouvernemenlale, et la mouche des oppositions ; elles a|)partiennenl cependant au même genre, rcssoitent du même prnicipe moral, et se touchent par tant de points que la couleur seule peut les faire reconnaître.

GénéralemenI la feu)me politique n’est plus une toute jeune lenniie, son âge ne se dit plus et ne se devine même pas, et jusqu’au jour de sa mort elle saura se maintenir dans cette position douteuse qui laisse les hommes dont elle s’culoure incertains entre le respect et cette galante impertinence (|ue quelques femmes font entier dans la catégoiie des hommages. Mais poui- soutenir celte prétention au titre de femme politique , pour voir se transformer son salon, soit en conseil quasi-ministériel, soit en club, il faut réunir deuîi conditions essentielles, qui sont connue la clef de voùle de tontes lesauties conditions nécessaires. La femme politique, gouvernementale ou opposante, doit appartenir à la meilleure compaanic et posséder une grande fortune ; sans la réunion de ces deux qualités premières, la femme politi(]ue risque fort d’être peu considérée, el de passer auprès de beaucoup de gens pour une sorte d’intrigante.

Si elle n’est pas veuve, ce qui serait un avantage immense, elle doit être munie d’un de ces maris, fonctionnaires subalternes et inaperçus, modestes et discrets, occupant sansamliition auprès de leurs femmes une sorte de hante charge de domesticité. Au jour de l’an , ce mari recevra des cartes de tous les amis politiques de sa femme, mais il ne les connaîtra point , il s’occupera de la conduite des affaires domesli(|ues qu’il ne décidera pas, et attendra la permission de donner le bras )i sa fille, sur l’éducation de laquelle il nedevia avoir aucime influence. En un mot, ce marine sera qu’un nom, qu’une raison sociale , dont la signature appartiendra à la femme.

Comme madamede Régnacourl et madamede Divindroit ont toutes deux uneassez jolie collection d’amants, il va sans dire que les femmes politiques ne sont pas moins que leure sœurs exemptes de ce travers.

La littérature a peu d’attraits pour la femme politique ; elle s’interdit les lectures frivoles , et jamais un roman n’auia l’entrée de son salon ou deson bouloir ; mais sur les tables, sur les canapés, sur les fauteuils et hur la cheminée, les journaux se prélasseront en maîtres, les brochures politiques, les documents diplomatiques et jusqu’aux opinions des députés, impiiraées à part sur papier vélin , orneront les planches de sa bibliothèque. La marquise de , une des femmes politiques le