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32 LA FEMME COMME IL FAUT.

leur loge avec des amies , el que la faveur royale ne grandirait pas d’iuie ligue , qui filent sans érlat entre les eaux de la bourgeoisie el celles de la noblesse , ni (ont à fait nobles, ni tout à fait bourgeoises. La pi’esse a liérilé de la femme. La femme n’a plus le mériledu feuilleton parlé, des délicieuses médisances ornées de beau langage ; il y a des feuilletons écrits dans un patois (pii cbange tous les trois ans, de petits journaux plaisants comme des croque- morts et légers comme le plomb de leurs caractères. Les conversations françaises se font en iroquois révolutionnaire d’un bout à l’autre de la France, par de longues coloiuies imprimées dans des hôtels oii grince une presse à la place des cercles élégants qui y brillaient jadis. Le glas de la haute société sonne, entendez-vous ! le premier coup est ce mol moderne de la femme comme il faut ! Celte femme, sorlie des rangs de la noblesse, ou poussée de la bourgeoisie, venue de (oui terrain, même de la. province, est l’expression du temps actuel , une dernière image du bon goiil , de l’esprit, de la grâce, de la distinction , réunis mais amoindris. Nous ne verrous plus de grandes dames en France , mais il y aura longtemps des femmes comme il faut , envoyées par l’opinion publique dans une liaute chambre féminine , et qui seront pour le beau sexe ce qu’est le gentleman en Angleterre. Voici le progrès : autrefois une femme pouvait avoir une voix de liarengère, une démarche de grenadier, un front de courtisane audacieuse, les cheveux plantés en arrière, le pied gros, la main épaisse, elle était néaiuiioins une grande dame ; mais aujourd’hui, fi’it-clle une Montmorency, si les demoiselles de Montmorency pouvaient jamais être ainsi , elle ne serait pas femme conune il faut. De Balzac.