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LE MAITRE D’ÉTIDES.

L n’est iieisoiine , linéique éloigné i|u’il soil de la vie de pension, qui ne jelle avec plaisir un refiard sur cet âç^c 011 l’on l’ail sa joie d’une c.rcmplioii ; où un pensum , une privatio) ! de sortie sont di-s douleurs poignantes cl de grands sujets de larmes. Il n’est personne qui ne se prenne ;i sourire en pensant h la crainte que lui inspirait ce iijrnn sans pitié, ce despote injuste, ce tiijie altéré de punitions, qu’on appelle maître d’études.

Le maître d’études ! Pauvre homme ! Quel est celui

d’entre nous qui, sorti du collège, n’a senti sa commisération s’éveiller en faveur de cet infortuné pédagogue ? Qui ne s’est accusé d’injustice en se rappelant lesépitlièles plus on moins injurieuses dont il avait gratilié cet argus impitoyable, depuis l’antique dénomination de chien de coiu, jusqu"a la moderne expression de pio)i ? Quant à moi, je me sens plein de pitié pour lui, et je plains son sort plus que celui d’un caporal de la garde nationale dans la jouissance de son grade. Si vous ne comprenez pas d’où peut venir celte grande compassion pour le maître d’études, jelez un regard sur sa vie. La veille, il s’est couché comme les poules , — expression commune, mais juste ; — comme le coq, il fera entendre le premier dans la maison son chant matinal : Allons, debout.’ la cloche a sonné. Le voilà en fonctions ; sa journée commence. On se lève, il se lève ; on descend, il descend ; on se lave, on se brosse, il surveille ; le maître d’études est censé avoir fait toutes ces choses avant ses élèves. On entre ’a l’étude ; sa voix glapit le premier Silence de la journée ; malheur ’a qui n’aura pas entendu l’avertissement . malheur a qui dira bon-Jour "a son voisin, ou adieu ’a son lit tant rcgielté ! L’imprudent élève eût-il parle bas. n’eiit-il fail que remuer les lèvres, le maître d’élmles l’rnlendra, il a l’oreillo eer- 42