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L’ECCLÉSIASTlUUt :.

E toutes les existences sociales que notre première rcvotion a atteintes , c’est assurément l’état ecclésiastique |iii :i été frappé avec le plus de rigueur et de persévé- .uicc. La noblesse a repris ses titres, après avoir recouvré une grande partie de ses biens, dont l’indemnité a complété la restitution : la bourgeoisie , dans toutes 5 ses professions , a fini par acquérir plus d’importance qu’elle n’en avait autrefois ; mais le clergé, raillé et déchu dans le dix-huitième siècle, proscrit et décimé par la Convention , ha’i et persécuté par le Directoire et ses théophilanthropes, protégé politiquement par l’Kmpire. malheureusement favorisé par la Restauration, dédaigné, mais ménagé par e jiisic-milieii ,■ le clergé. ou , pour mieux dire, sous le point de vue social , la jwsition, la fortune, les dignités’ du prêtre, n’ont pu se relever des coups qui lui ont été portés par le protestantisme, la philosophie et l’indifférence, enfants trop bien connus aujourd’hui de toutes les passions mauvaises.

En vain l’Assemblée constituante avait décrète une dotation de quatre-vingts millions comme indemnité de la spoliation des biens du clergé : en vain, et plus tard, des temps meilleurs sont-ils venus pour l’Eglise ! Plus de ces princes ecclésiastiques dont le patronage généreux et éclairé reflétait dans les moindres membres du clergé une partie de son influence sociale ; plus de ces conciles diocésains et de ces assemblées générales, qui, en assurant le maintien de la discipline et de l’indépendance ecclésiastique, montraient aux peuples la valeur et la puissance de l’Eglise locale et nationale ; plus de ces nombreuses hiérarchies cléricales, qui , dans tous leurs degrés, permettaient à chaque prêtre de trouver une place que le mérite , quoi qu’on en ait dit , obtenait to