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L AME MÉCONNIE,

Voici un ttat loutii fait nouveau, une exisicnce qui n’ii pas d’anléccclenls, comme la plupart de celles iloiU (in s’occupe dans ce livre. L’écolier de la Sorbonnedii niiizième siècle est l’ancèlre pittoresque de l’clu- 1 mt ; l’avoué descend en liunc directe du procureur cl a recueilli exactement tout l’héritage ; le dandy n’est qu’une transformation du raffiné, du muguet, du roué. lie riiommc "a la mode, de l’incroyable et du merveilux ; et l’académicien de nos jours n’est qn’im dérivé térs-altérédes grands écrivains du dix-septième siècle. Mais l’âme méconnue ne se trouve pas au delà de notre époque, j’ose même dire, au del’a de notre littérature. Ce n’est pas non plus une importation conmie le lion . le touriste, l’amateur de courses ; c’est un produit indigène de notre industrie littéraire : l’âme méconnue appartient "a la France ; elle appartient au peuple le plus gai et le pins spirituel de la terre, h ce (ju’il dit. Peul-êire que si les Anglais étaient moins occupés h nous souffler nos plus petites inventions mécaniques pour en faire des moteurs colossaux de fortune ; peut-être que s’ils n’avaient pas ’a nous enlever notre commerce des lins, notre fabrique de soies, et que s’ils n’étaient pas en quête de quelque leniille monstrueuse pour donner aux rayons de lenr mauvais soleil borgne une chaleur qui put mûrir la vigne, et transplanter dans les marécages d’Ecosse les récoltes de Bnideaux ; peut-être, dis-je, que, s’ils n’étaient pas occupés ’a tout cela, ils pourraient encore nous disputer la vocation de l’àme méconnue. îîn effet, le premier germe de cet être réel, et fantastique tout h la fois, se trouve peut-être dans les œuvres de leur grand Byron. Mais, il faut le reconnaître, c’est la graine d’une fleur poétique que nous avons seuls recueil- 59