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k’s yiaïuit’s f(><im>IU’s ik’ rv inoiidt’ vèlik’s .m liasard. («l-’a-iliro mal vôMios. cl qui s’éa’iciU cil soii(iii’aiil : Où allons-nous ?

Dans ccKi’ (losilinn il la lois vlevoe el suhaUei ne, ot placci’s, coniinc elles le soiil, l’iilre II- lue le |ilus cxafjéié des puissants de ee UKinde et leui inopre misère à elles-Hiiîmi-s. cerles, il faulàces (Kiuvres (illos bien de l’esprit elliieiulu et)Uiaf ;e|)i>uriésister il la lois il ce luxe el a cette niisèfc. €ai’ il peine descendue dn cinqnit’ine étaf ;e <iu’clle lialiite, la fiiiselle esl intioduite dans les pins liclies magasins, dans les maisons les plus somptueuses ; là, ellerèj ;ne ; l’a, elle «licle ses lois et sans appel ; pendant loiit le jour elle préside a la coquellerie des femmes riclics, elle les habille, clic les pare, elle entoure ces cadavres, souvent très-laids, des tissus les plus précieux ; elle sait il liind tons les déiiuisements de ces beautés si souvent trom|ieuses. Que de tailles contrefaites elle a réparées ! que de luaigreuisellea dissimulées ! que de laideurs elle a lait paraître charmantes ! et quand l’idole esl ainsi parée par ces pauvres mains si blanches et si jientilles, (piand l’ainour arrive, (|ui emporte dans les fêles res|)lendissanles, non pas la femme, (|ui est laide, mais la parure, qui est adorable, sans sonfjer que l’ouvrière (pii l’a faite est cent fois plus belle que celle qui la porte, vous lijiurez-vous notre j<’une artiste ijui suit d’un regard contrit cette femme (pi elle a créée, el qui se dit a elle-iiièine avec un gros soupir : Je suis pourlanl |p|us belle que cela ! Oui, certes, c’est lii une de ces immenses tentations auxquelles lésisteraienl bien peu de eouranes. En effet, on comprend très-bien qu’un homme passe devant un monceau d’or sans y toucher : s ;t probité le sauve ; mais une jeune el jolie lille, qui peut tout d’un coup, d’obscure et inconnue qu’elle élait, devenir l’admiration et l’aniour des hommes, si elle veut mettre seulement ee morceau de

aze créé par son aij ;uille, renoiicei ainsi ;i ses admirables el faciles conquêtes, oilii,

cerles, le jilus surprenant de tous les courages ! Elle esl seule ; cette parure est aclieée ; les fleurs sont prêtes pour la chevelure, la gaze transparente pour le sein nu, le ruban pour la ceinture, le soulier pour le pied, le bas brodé pour la jambe faite au tour, le gant pour la main : qui donc empêche l’humble chrysalide de devenir tout d’un coup le papillon léger, de léaliser les plus beaux rêves et d’entraîner il sa suite l’admiration des hommes, la jalousie des femmes ? Ainsi vêtue, elle devient toutd’un i-oup la reine du monde, elle marche l’égale des plus belles ; sa jeunesse brille de tout son éclat ; elle est l’orgueil de nos fêles, la joie de nos théâtres ; le monde des arts, du luxe el du pouvoir lui est ouvert : rien ne doit résistera son triomphe. Victoire ! victoire !

plus de travail ! plus de misère ! Mais non, cette humble pauvreté ne sera pas 

xaiiicue : elle résistera "a celle tentation chaque jour renouvelée ; la noble héroïne rendra sans murmurer celle parure "a celle qui la paye, el elle se consolera avec ses chansons, sa gaieté et ses vingt ans. — Ou bien tout simplemenl, elle deviendra lolle. Que d’ambilieuses de vingt ans, (|ui onlmaïKiué d’une robe pour êtie adorées, sont renferniées a la Salpêtrière ! Savez-vous bien cependant ce qu’on donne "a la grisetle pour prix de tant de travaux, de tant d’Iiéroîsraes, de tant de folies qui la tuent ? Hélas ! j’en rougis. Mais cette noble lille, sacriliéeà ces passions dév<iiantes, esl pies que aussi peu payée que nos Alexandrescl nos Césars ii iiuatie sous par jour. Pour se vêtir, pour se nourrir, pour se loger, poui’ cullier le i)arterre qui esl devant sa