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Affublé d’iinr firaiulc rolx- de clianilnT. enlmiii ; (ruroillcrs et de fioles de (oiili’ espèce, il réiissil à se donner l’air d"un moribond priV à (repasser, el comme. ;i chaque relais, il demandait avec instance iju’iiii le menai au pas le plus doux, et qu’on éparfinàl sa (fie et ses membres endcdoris . le poslillon . prévenu de son avarice par celui qu’il remplaçait, se faisait un malin plaisii-de le secouer de son mieux en le menant au galop le plus forcé, et de l’assourdir en ne laissant aucune interruption enire des salves de coups de fouet lancées de loiile la vijjneur de son ’poi (jncl. rha(pie relais élanl (rompe par celle fausse annonce . la ruse réussit : il gagna. Mais à moins que vous nesoyej : déci<lé à l’imiter, mieux vaudrait, je vous assure, voyager en palache que de vous entendre annoncer par un seul coup de fouet, indice ordinaire de .V. Cillcl , c’est A-dire de celui (jui ne paye les guides qu’an taux prescrit par l’ordonnance.

A la chaise de poste succède la malle. Celle qui arrive est du dernier modèle. C’est un coupé à (rois places, très-large, parfaitement peint, on ne peut mieux verni , dans l’intérieur du(piel rien n’a été épargné pour la commodité des voyageurs ; coussins élastiques, accotoirs moelleux , portières en glaces, rien n’est épargné. Deux choses seules, — assez peu importantes d’ailleurs, — semblen( avoiié (é négligées dans sa cnnslruclion : la sùrelé des dépêches . <pii , placées dans un coffre en conirebas à l’arrière de la voiture, ne peuvent, en aneime façon , être surveillées par celui à qui elles sont confiées, et la vie du courrier, qui . perché à la manière anglaise, sur la banquette dure et é(roi(e d’un cabriolet élevé derrière la caisse . demeure exposé à loules les inlem|iéiies. et court risque de se casser le cou au moindre cahot. Le postillon appelé à conduire la nomelle mode, comme il l’appelle . se presse d’autant moins que le courrier le gourmande d’autant plus. Entiu il monte sur le siège en rechignant , et celui qui en descend nous appcud, non sans accompagner ses plaintes de jurements fort énergi<|ues . ’ (|ue ces. giihnbrinles-li ne pourront marcher longtemps, qu’elles sont trop brutales à traîner ; avec ça que les roues cassent {les noix, et que lu inisiration ne paye que trois chevaux au lieu de cinq qu’on y attelle, etc. e(c. ■>

Le temps apprendra s’il a raison.

(juan( à nous, uotr<' visite au relais v>t lerminée : il ne nous reste plus qu’à nous mettre en roule.

La diligence arrive.

« Conducteur . de la place ? — Deux banquettes. — C’est bon. — Vos bagages ? — Voilà !"

Hissés tant bi>'n que mal sur l’impériale , nous demeurons silencieux audileurs du colloque suivant établi eiilre le condueleur et le poslillnn . diMoier eoiip de pinceau à ajouter au portrait de ce dernier.

" Bonsoir, m’ sieu Bibi . vous vlà ben .i bonne heure aujourd’hui : l’s aulr.’s soni pas encore passés. — J’ crois ben , j’ les ai perdus an repas. — (Ihé ! oh ! loi Peehaid.

— Amène donc le porteur !— Arrière, arrière. Cou de-Cygne. — A cheval, à clieval. — Donne-moi les traits. Abel (iadef ; y èles-vous, m’sieu Bibi.’ — .Marche, marcbr. - Hi !... e