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L’ÉLÈVE nu CONSERVATOlRt :.

-. I (|ueli|ucfbis, vers les dix licurcs du malin, ousav(7 ^ llàné du côté de la rue du Faubourg-Poissonnière (Cela peut arriver ;> tout le monde . vou>. ave ;, inconteslav ] blement rencontré, entre les rues Kiclieret de lÉchi- ^ quier.un bataillon déjeunes filles appartenant à la gent trolte-menu dont a parlé le bon Ln Fontaine.— Toutes, les coudes serrés au corps, 1 air empressé, le nez au vent , toutes porUnt sous le bras un solfège de Rnilolplic ou un volume dépareillé du répertoire de la Comédie-Française, elles se dirigeaient vers un édifice sans prétention , dont la porte s’ouvre presqu’au coin de la rue Bergère. Vous vous êtes peut-être souvent demandé ce que pouvaient être ces jeunes filles ; et cependant , si vous avie^ été observateur par goUt, ou , ce qui est un peu plus triste, par état ; si vous les aviez examinées avec attention, peut-être quelque signe indicateur fùt-ilvenu vous révéler leur position sociale.

Le voulez-vous ? prenez, place avec moi sur le trottoir qui fait face à l’édifice sans prétention ; nous allons les étudier ensemble.

Vous les prenez pour des grisettes ? A celte heure les grisetles sont à l’atelier, où elles travaillent depuis le petit jour. Pourdes demoiselles de la société ricLeet élégante ? Celles-IA sont encore dans leur lit et vont bientôt se préparer A recevoir à domicile leur professeur" de grammaire. Et d’ailleurs examinez bien la toilette de toutes ces jeunes hlles. Elles sont vêtues de façon ù dérouter longtemps les suppositions les plus ingénieuses. Elles n’ont pas le tablier noir, le bonnet cc)(|uettement posé et la robe si propre et si gentille de la grisetle ; elles sont vêtues de soie et de velours, et se pavanent sous un chai^eau de paille. Mais la soie est éraillée, mais le velours montre la trame, .3) bi»