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I.r. l’AlU m-, KKANCK. 2U ;i

il >ail tous 1rs secrets eiiliu.iiresde leii le due dF-seais ; il cdiiserve . éeiltes de la main du duc, les reeettes des fameuses crépiiieltes el des succulentes {îiives en caisse, dont le goùl ex(|uis consolait un peu Louis XVIII des ennuis raust’s par le i,i iilon Marsan. Deux articles de la (liarlc de 1830 le Messeul profuiidcmenl. Le 2.i, (|ui, dans sou 2S Ji, déclan’ (pie le nombre des pairs est illimilé, et , dans son 29’, que la pairie n’est pas ht’rAlitaire. Il est vrai que le premier de ces ^§ offre aux iiiinistrcs le moyen de ii’parer les désavantages du second. Mais l’article 28, qui attribue

■ ! la cliambre des loiutiims juili<iaires, et décide (|u"elle connaîtra des crimes de haute

traliison et des attentats A la srtreté de l’État , est un poids (juc sa poitrine peut à peine soulever. C’est un homme doux et indifférent, comme nous l’avons dit ; nu procès criminel est dune un topicpie excitant dont la force révulsive trouble la tranquillité de ses jours et le repos de ses nuits. L’aspect des prévenus l’oppresse : les longs débats lefetigueni ; les plaidoiries des avccatsjellent son esprit dans une inextricable indécision : il songe, malgré lui, que cet accusé de la vie duquel il va décider est un citoyen honorable, qui à Ions les torts politiques joint peiit-élre toutes les vertus privées ; qui . s’il eiU réussi dans son audacieuse entreprise, lui aurait dimné des maîtres nouveaux , et devant lequel alors il lui faudrait rendre compte de sa |)osition actuelle. Oui sait si au f.ind du cd ur il ne trouve pas, en cherchant bien, une secrète sympathie pour l’une des o|)inion> dissidentes ? La peine de mort est d’ailleurs écrite dans la loi ; les boules noires lui semblent donc nager dans le sang : s’il venait à plonger sa main parfumée dans l’urne du vote, il croirait la retirer tachée et rougie ! La fièvre le saisit , son rhumatisme oublié revient, sa goutte douloureuse et complaisante accourt : il est malade , et le président reçoit une lettre (|ui contient le récit de ses souffrances et l’expression de ses regrets ; le Jlonitcur relate qu’il ne peut pas partager les travaux de la cour. Il achète ainsi la tranquillité et le sommeil avec des frictions et de la tisane. Après le jugement , il entre rapidemcni en convalescence, et bientôt, la conscience insoucieuse, l’esprit calme, il reprend à la Chambre le vote interrompu des chemins vicinaux.

Sans être précisément religieux, ni le moins du monde dévot, il serait au désespoir s’il n’avait pas un parent évèque, s’il ne jwuvait pas dire : « Mon cousin M. de Vannes, mon neveu M. de Digne. » 11 redoute, comme nous l’avons vu, les fonc- ’ lions déjuge, mais il est ravi d’avoir dans sa famille des présidents de cour. C’est de l)on goi’it ; c’était ainsi autref>jis : une («rande famille doit tenir i l’épée, au clergé et A la robe.

Cet homme, de mœurs si douces et si élégantes, qui, pareil A Fontenelle, ne se laisse agiter par aucun fait , ne permet A aucun événement de le préoccuper avec vivacité , a eu cependant , dit-il, des passions violentes. Sous l’enqîire, quand nos armées viclorieuses parcouraient l’Kurope, il était alternativement à Paris ou en Italie : riche, jeune, inoccupé, ce fut le moment des orages. Si la maturité n’était pas arrivée à point, si l’emiH’reur n’avait pas été vaincu , et que Louis 111 ne fiU pas revenu, sa fortune était compromise : il la perdait avec une danseuse ; il vendait ses bois pour une comtesse italienne. Mais heureusement il a compris, a quarante ans, la nécessité de changer d’amours. Cn pair de France ne doit pas aimera l’étranger, ne peut i)as décemment