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LA FEMME DE CHAMBRE.

I , par UH-Iii T, (lu par ijoiit , vous recherchez avaiu loiil les histoires d’amour ; si vous affeclinnnei le roman inlinie. le drame du coin du feu, le* scènes de la vi<’ priM’e ; si vous allez, reuilleloiilNte ou romancier ; par- |V don de la supposition ’, flairant l’anecdote et dénicliani l’intrigue ; ou si, conteur par nature et bavard désin-I

(éressO, vous cultivez le scandale par vocation et re- 

(iicille/. généreusement pour le seul plaisir de donner ensuite ; — si vous ave/ de l’ambition et (pie vous dc-V siriez monter par l’échelle des femmes ; si vous iHcs amoureux . adroit cl bien tourné, — croyez-moi , avant d’entrer au salon, donnez un coupd’u'il A l’anticliaiidjie ; — l’anliehajnbre mène au salon, et le salon au boudoir ; avant de saluer madame, souriez ; la femme de chambre. La femme de chambre !. Il y a dans ce mot je ne sais quoi d’intime, de mystérieux , qui saisit d’abord l’esprit le plus obtus cl ranime la curiosité la mieux endormie. A ce nom seul se révêle tout à coup un monde de faits inédits, de pensées et de sentiments enfouis au fond del’iïme, d’histoires toutes parfumées d’amour, imprégnées de sang , touchantes et bouffonnes. — Othello, Géronle, Scapin , Uesdémoiie et Célimène s’y donnent la main. - Mais de toutes ces physionomies, la plus jeune, la plus gaie et la plus ravissante, de tous ces types , le plus vrai encore aujourd’hui et le plus gracieux , c’est Dorine, la piquante soubrette que vous savez ; Dorine avec sa taille cambrée , son pied aventureux , sa main si leste et son œil si malin ; Dorine, qui porte et reçoit les bomiuets e ;nblématiqucs et les poulets odorants, qui protège, bonne fille, les amours de .Marianne, tend la main aux galants et .sa joue à Fronlin. C’est bien elle encore, la jolie perruche du logi> , (pii s’en va sanlillanl de l’office A l’anli-J’. )