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I.K CH ssi : r It. 224

i’lias !>cui>'. l’iniiiciinli’ seia ieiii|ili<> (kii (|iiiii7.e rliiens qui se liallimU. mi i|ui ilii moins f ;n>i ;iicioiil |icnilaiit le Muano. Ces cliasseuLS nomades, (jiii |iaileiil de l’ai is le soir. arrieiont dans une plaine quelconque le dimanche malin , ils tireiiKit des coups de Tusil toute la journée, et puis ils repartiront poui’ être de retour le lundi il rouvciinrc de leur hureau. Les emplou’s des ministères, les clercs d’avoué, de notaire, d’Iiiiissier, sont ess<Mitielleinent chasseurs nomades. Quelque temps qu’il f.issc ils ont liesoin de partir lesamedi , et ils parlent. I.a chasse est une passion ipril tant satisfaire il tout pi i. KIoieiit Chreslien, précepteur de Henri l, dans sa traduction d’()()pien. e|iriine celte penséedans ces deux vers aussi luirinonieux quï’léganis ; Car la rhasso est coquine, en sorte que quiconques

I.’a gouslép une fois ne s’en las.sera onques.

Il esl ceriain que les fasiiionahles dujokey’s-club,rhonnôle rentier du Marais, len-Irepreneur de charpente, le lioltier de la rue Vivienne, l’avocat stagiaire, le commis, le clerc il’aNOué, ne peuvent pas avoir les mêmes monirs, le même costume, le même langai :e. Tous ils sonl chasseurs, c’esl viai ; mais, chez eux, désiis, liahitudes, projets, discours, costume, tout esl différent. Le fashionable veut qu’on le croie hon chasseur , el ne s’occupe nullement <le le devenir. C’esl tout le contraire d’.Vristide, dont je ne sais plus quel Grec disait : « Il vent être juste et non le paraître. » Ccheau monsieur ne va point "a la chasse pour s’amuser, mais pour pouvoii dire demain ; " Je reviens de la citasse. » Si chemin faisant il rencontre une helle dame, il la suivra : qu’a-t-il besoin de courir après les perdreaux, n’est-il [las sfir d’en trouver au retour chez Chevet ? L’essentiel pour lui est de partir pour la chasse ; dès lorsil a conquis le droit de faire des histoires "a son retour, et d’envoyer des bourriches de gibier dans vingt maisons différentes.

Le fashionable n’a point le temps de devenir chasseur : si Diane est ennemie de l’amour, l’amonr est ennemi de Oiane. Ce monsicur-la étant toujours amoureux ne peut pas gaspiller son inlelbgenee a méditer sur les ruses du sibier. il préfère vaincre relies des dames. Mais, comme la chasse esl un plaisir où il faut déplover de l’adresse, de la force, et quelquefois du courage, le fashionable veut passer pour chasseur, car il désire que les dames le eroienl brave, adroit et fort. S’il esl riche il ne manque pas d’acheter un nouveau fusil chaque fois qu’un armurier découvre un nouveau système : et comme ces prétendues découvertes arrivent souvent, noire homme est à la tète d’un arsenal formidable. Il espère qu’enfin il trouvera une arme dont les coups seront certains. Tous ces fusils divers sont là pour deux choses : d’abord ils prouvent la lichesse de l’homme, et a Paris c’est une grande affaire . ensuite ils servent "a sauver l’amoui-propre du chasseur. Lorsqu’il manque, ce qui se voit très-souvent, il a son excuse prêle : « C’esl un fusil nouveau , je n’en ai pas l’habitude. Si j’avais su . je ne l’aurais point apporté. » Le fashionable se couche fort tard, el le i" septembre il ne peut parvenir a se lever matin : il esl neuf heures sonnées lorsqu’il sort tout frais des mains de son valel de cliambie. otredandv. brossé, ciré, pincé, luisant, les mains cou-