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LE CIIASSEIU.

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A révolution île IT.S’J a lolalfii.eiil diaiif^é lo . luis seul- en France ; il ne ressemble pas plus à celui d’autiefoisciu’uii i’|ii(i(’i iiiillionnaiio ne ressciiihle auduc de Builvingliaiii ou au mai iVlial do UicLelieu. Cela se ciinipiend foil i>ioii : aaiil «elle époque, lâchasse élail le plaisir d’un pelil uouilne de piiviléijii’s : la même lei re appai Iciiaiit toujours a la même famille, les lils eliassaienl dans les bois témoins des exploits de leur père, les bonnes trad il ions se pei|iotuaiei)l , la chasse avait sa lanjfiie, ses doctrines, ses usages ; lout le monde s’y coiifiM mail sous peine de s’enlendie sifller par les pHifesseurs. L’arme du ridicule, tdujuuis suspendue sur la icte des novices, les faisait Ireuibler, cardans noire bon pas de France ses coups donnent la mort. La rhassealors se |iréseutait aux yeux des jnofanes ciinime une science hérissée de secrets : c’était une espèce de franc-iuacdiiucrie où I on ue passait maitre qu’après un louj ; noviciat. De même qu’aujourd’hui Ions nos régiments mameuvient de la même luauitie, les chasseurs d’autrefois avaient une métliode uniforme de s’habiller, de courir hi bêle et de parler métier, .ussi rien ne serait plus facile ((ue de faire le f)ortiait d’un chasseur de ce temps-là. C’était un gentilhomme campagnard en habit galonné , comme on en voit encore dans les bosquets de l’Clfiéra-Comique. la tète couverte d’une barrette unicorne ; il parlait en termes choisis de Malplaquet ou de Fonlciioi, de cerfs dix-cors et de saniiliers tiers-an , de perdreaux, de lapins et d’aventures galantes. D’un bout de la France ’a l’autre , dans les rendez-vous de chasse , dans les assemblées au bois on respirait un parfum de vénerie orthodoxe ; tout se taisait suivant les règles de l’art , et jamais un mol sentant quelque peu l’hérésie ne eiiaii effaroucher les idées reçues en se glissant dans la conversation. Ces habiluiles colins