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LE JOUEUR D’ÉCHECS.

r. nidiiilo PSI la pallie <lii jouiuir d’échecs ; c csl une pio-Icssioiiou un aimiscinriitcosmopolile. L’échiquier csl un alpliahct universel a la portée de loules les nations. Le bonze joue au échecs dans la pauode de .laîjrenal ; l’esclave, porleui’ de pnlani|uins, médite un m<il conlie un roi de caillou, sur un échiquier tracé dans le sable de la presqu’île du Ganne ; l’évêque d’Islande charme le seniesire noclurncde son hiver polaire avec les combinaisons du [lanibil du roi, et le début du capitaine Kvans ; sous toutes les zones, les soixante-quatre cases du nolile jeu consolent les ennuis du senre humain.

Dans le moyen âge, le joueur d’échecs courait le monde, comme un chevalier provocateur, jetant les défis aux empereurs, aux rois, aux princes de l’Église, et recueillant de l’or et des ovations. Le plus célèbre de ces guerriers pacifiques fut Boy, le Syraeusain. Il combattit. ep’wii a la main, avec Charles-Quint, et le vain(|uit ; il lutta, pièce à pièce, avec don Juan d’.Autriche, et ce prince se prit d’une si belle passion pour le Joueur et pour le jeu, qu’il fit construire, dans une salle de son palais, un immense échiquier, avec soixante-quatre cases de marbre noir et blanc, dont les pièces étaient vivantes, et se mouvaient a l’ordre de deux chefs. A la bataille de Lépanlc, Boy fit une partie d’échecs avec don .luan d’Autriche, et vainquit le vainqueur des Ottomans.

De nos jours, le jeu d’échecs n’a rien perdu de sa haute valeur ; mais l’homme qui tient le sceptre de ce royaume d’ivoire n’a plus rien à démêler avec les souverains et les papes. A Paris, h Londres, h Vienne, à Berlin, a Saint-Pétersbourg, la gloire des plus forts se contente d’une admiration de famille, et souvent elle ne lian- 26