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LA CHANOINESSr :.

^ E faiilioui^Sainl-noiinain, l^po incyinédii dix-liiiilièinr siècle, est allaclié il ses souvenirs coranio une ediinelii’ surannée, opiniâtre dans ses idées comme un vieillard. Iiyperl)(diquc<lansses illusions comme un adolescenl. Le lendemaiu d’une défaile, il parle de ses prochains triomphes ; eljaiiiaislosniécomples n’ont lasséson espoir. Fier I et railleur, il uié|>rise la puissance des faits : pour lui Na- 1 poléon a toujours été Bonaparte, et Louis-l’hilippe le duc d’Orléans. Ennemi irréconcilialilcdelaChaussée-d’Aiiliii fpii représente le dix-neuvième siècle, il lui fait une !j ;uerre de cruelles moqueries, la poursuit de ses sarcasmes, et désole par ses dédains les bourgeois opulents, qui ont la manie de le singer après l’avoir vaincu. Confiant dans l’avenir, malgré les déceptions du présent, il a toute l’assurance d’une lieaulé qui fut longtemps sans rivale, tonte la malice d’une vieille dévote qui vit de foi et d’espérance, mais fort peu de charité. Toutefois dans son opposition le faubourg Saint-Germ lin mon tre toujours une habile logique. Il ne va pas, ainsi que les héros parlementaires, se placer sur le terrain de ses ennemis, et lutter avec eux sur des questions (ju’ils ont eux-mêmes posées. Discuter une opinion, c’est la reconnaître. Le faubourg Saint-Germain se garde bien de cette maladresse : son opposition est toute négative. Sous l’empire, on proclamait la gloire des batailles ; le faubourg Saint-Germain vantait les douceurs de la paix. .Sous la reslauialion, la Cliaussée-d’.

tin était libérale, le faubourg Saint-Germain absolutiste. Aujourd hui, la Chaussée-d’Antin est sceptique et presque impie, le faubourg Saint-Germain s’est fait dévot, en cela seul infidèle au dix-huitième siècle. Aussi est-il religieux, non pas parce qu’il croit, mais paice que ses adversaires ne croient pas. Pour lui. la vertu consiste à se placer à l’antipode des régions ennemies. 2.5