Page:Les Français peints par eux-mêmes - tome I, 1840.djvu/215

Cette page n’a pas encore été corrigée

I.K RAMUNKLI !. |-,(

iuliciix aux cimclii’Tcs, aux croix dt’s ih-ivs, à I (•cIki di’s inoi)(aj ;m'>i. ihimiic rc |ii(’clip (iii riiri’. Ions ers iisaj ;i’s. s’ils oui jamais cxislc, sont anjimiiriiui loinliôs on ilrsiU’Iliilr . iiii ilii iiiiiiiis il. lus II’ iliiiiMiiii’ lie la l’iiiiiaiii’i' . iiiliiliir. ilil l’cslc. la |ilii|iail ilr.-. |ir.ilii|iits cararlt-iisljiiiii’s ilc nos piiix iiiics. Les fiiiiiislfs savoyanis ijni srjoiiiiK’iil aiijoiii’iriiiii à l’aris ilt’claieiil flic soilis de leur pas iiilicls et siliiicieiix connue des marmolles, pour la pliipail fori lieiiiciix di’ le i|Miller. cl, par la stiile, non moins heureux de n’aoir plus à y revenir.

De même, en donnanl le coslume et le sij ;nalenienl exiérieiir du ranumeiM’ . nous devons clierriier idiilôl la vérité que la flalteiic : car s’il esl rai qu’un peintre doive rendre ses porlrails toujours un pi’u plus heaiix que nature, ce devoir ne s’élend pas sans doulejusqu’à celui du raiiionciir.

Nous dirons donc, en thèse jjénérale, (|ue le ramoneur est ordinairement pliilnl laid ipie heau, d’ahord parce que le type savoyard, piémonlais ou auveiiînat , esl fort éloigné du l pc i ;rcc ou romain , il qu’ensuite, avec un nez toujours barbouillé, un boiuiet de laine enfoncé sur les oreilles el de la suie jus(|u’aux prunelles, il se voit nécessairement privé de la coipietlerie qui est un des plus puissants accessoires de la beauté.

Mais disons aussi que lorsque le ramoneur est réellement gracieux el joli, il est peut-être plus charmant a voir que tout autre enfant ; rien ne lui va mieux alors ((ne ses gros sabots, son bonnet brun, sa veste de bure où son corps flotte el se Joue à l’aise. Quand il saute el vous fait une révérence en souriant el en faisant le gros dos. il est parfois irrésistible de gentillesse : on dirait un petit caniche sorli récemment du ventre de sa mère, el qui commence A gambader, ou mieux, un de ces petits Amours en porcelaine de vieux Saxe, affublés de grands justaucorps el de perruques à marteaux, avec des ailes aux épaules. Si Boucher ou Vanloo eut i)einl Vénus commandant A Vulcain les armes d’Énée. nul doule qu’il n’eùi placé aulmn- de la divine enclume des Amours armés de soufflets el déguisés en ramoneurs. C’est ordinairenienl à la porte Saint-I)enis, ou à la rue Basse-dii-Remparl , qu’ils se réunissent quand ils sont sans ouvrage ; on y voil,oulre les Savoyards, des Francsromtois, des Dauphinois, et surtout des Auvergnats, ils attendent là qu’on vieiuie les louer, comme les vignerons sur les places de certaines villes de Bourgogne. Leurs outils sont les ! ;cn<iHi//c’/-fi et la nulcl/c ; l’élymologie de ces instruments en indique assez l’usage. Ils logent ordinairement dans la rue Giiérin-Boisseau , et dans celles qui avoisinent la place Mauberl.

Ou sait pourtant ipi’à Paris la plupart des méliers ont leur patron, et célèbrent entre eux leur fête annuelle ; les fruitiers, les jardiniers, les cordonniers, les marai cliers, les blanchisseuses, ont leur fête : je m’étonne que les ramoneurs n’aient pas aussi la leur ; on peut dire ipie généralement ils l’auraient bien gagnée. Ce sérail aux maîtres à en faire les frais : ne serait-il pas juste que ces pauvres enfants eussent au moins dans l’aïuiée un jour de bon tenqis et de relâche ? Pour ce grand jour, on les débarbouillerait, el dès la veille, s’il le fallait, on leur mettrait des habits blancs, des bouquets à la boutonnière mêlés de rubans ; on dérouillerall de cette sale et épaisse fumée ces cheveux qui sont peut-iIre blonds el bouclés sons