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"M MENT oublier, daiis cclli’ iKiMicnrl.ilinr tic (oiis les ly|ies anciens cl iiniiveaiix, de loiiles les fi| ;iires françaises ou naUiraiisées parisiennes, ces pelils lioiiéniiens à la face barbouillée de suie, aux joues rebondies et enfumées, aux dents de nacre, aux lèvres fraîches et aninranles comme des fraises, ces pelils enfants, moilié chais, moitié chiens, moitié cabris, moitié singes, , j’ (|ui s’en vont sans cesse gambadant, grimpant, chan- ^ tant, frétillant ; la plus jeune de toutes les industries françaises, la seule peut-être dont le monopole modeste puisse apparlenii- exclusivement à l’enfance, le ramoneur enfin, ce petit être dont le cri est devenu une des mélodies proverbiales de l’àtre, comme le chant du grillon ou la plainte de l’hirondelle, la parasite des cheminées. Le ci-i du ramoneur annonce l’hiver, et cependant on ne le maudit pas : on aime, au contraire, à entendre du fond du foyer bien chaud, du coin de la cheminée qui flambe, cette bontv ? grosse voix d’enfant, qui vient apporter au ciladin paisible, au propriélaire toujours craintif, le salut de cet àlre, la

K de crt inlérieur, |irésrrver l’un et l’aulre d’un fléau terrible, quand il n’est pas la plus inenniniode el la plus coùleuse des révolutions doniesli(|ues, rincendie.

Mais d’abord, avant de crayonner le profil du ramoneur, déliarrassons-le de tous ses indignes collègues, de ces classes vagabondes el plagiaires désignées assez fréquemment , et par une extension injuste , sous le titre de ramoneurs ou de satorards. Nous voulons parler de ces myriades d’enfants nombreux el importuns comme les moustiques, qui couvrent par essaims les trottoirs des villes, pullulent aux barrières 1. I !J