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LES DIJCH ESSES. 10 :5

(|u’il fatiilniit (’Itmircr ciilrc deux matelas , et d’ailleurs je ne puis pas su|i|)()ser qu’il ait assez de erédil pour opérer tous les maux dont on l’aeeusc ; enfin je ne suis pas de ees jjens qui crient contre M. C.nyeux ; il est inimcdialenienl nu-dessous du comte de Forbin, dans la direction du Musée, et je maintiens qu’il est parfaitemcni bien à sa place. Je reparlerai des aristarques du Louvre dans un article ad honùncs. On voudra bien prendre fjarde à la (hicliesse de Sanj ;-Mtlé... Mais en oilil bien lonf ; sur les d ;iiues de l’ancien réyinic , et nous av(uis : parler de celles qu’on appelle liabituellemenl les duchesses de Bonaparte.

Il y a de ces nolabililés de la républifpie et de l’usurpation qui s’empoisonnent en maujîcant , non pas des croi’ltes aux cliamiiiijnous connue la iirinccsse des ^r^ins, mais delà soupe aux haricots, tout uniment. Il y en a qui s’embarquent avec tous leurs enfants pour aller faire une visite A lady Stanhope, ."i deux pas d’ici, du côté des ruines de Palmyre ; il y en avait ((ui faisaient de la contrebande sur le tabac ^ fumer et sur l’eau-de-viede pommes de terre ; il y en avait aussi qui faisaient des livres en dépit du sens commun ; mais nous n’écrivons pas sur des exceptions, et nous allons rentrer dans les généralités de l’espèce.

Le type des illustrations révolutionnaires, c’est-A-dire la véritable duchesse de l’empire, est une bourgeoise qui dit continuellement la reine ma tante, et ((ui pourrait dire mon grand-père le marchand de bas. On l’appelle ordinairement la duchesse de (îerirudembergh, princesse du Danube, et comme le Danube est une principauté qui n’a pas moins de cinq cents lieues de long sur vingt toises de large, il y a plusieurs souverains qui ne veuleiit pas admettre la titulalure decette princesse. La diète de Francfort et le gouvernement prussien lui contestent , primo , son titre ducal et territorial. M. deMuncli-Billinghausen, président delà diète germanique, a déclaré que ce serait un protocole exotique, anarchique, inadmissible, et M. le prince de Mellernich, Wynebourg et Rudolstadt, a semé par li-dessus force plaisanteries allemandes . c’estsUlire les plus jolies choses du monde. La Russie, l’Autriche et la république de Cracovie ne veulent pas reconnaître son titre fluviatile, en disant que c’est une (|ualification ridicule ; enfin, parmi les riverains du Danube, il n’y a que le Grand Turc qui ne lui refuse pas sa récognition , ce quiest encore une preuve de la résignation du sultan. — AUah-.4kbàr ! a dit le Père des Croyants, — le fleme Danousbi n’en afflue pas moins dans les mers Sultanes.

Vous pensez bien que la duchesse de (Jertrudembergh ne saurait aller à Paris chez les ambassadeurs de Prusse ou d’Autriche, et c’est la même raison qui l’empêche de voyager en Allemagne et en Italie, où du reste il est absolument ainsi pour ses deux amies, les duchesses d’Orviette et de Bergamasco. Vous me direz qu’elles pourraient esipiiver bien aisément une pareille interdiction diplomatique en prenant leurs passeports ; mais c’est qu’elles ne veulent pas condescendre à voyager incognito sous leur nom de famille ou celui de leurs maris : — Pourquoi voudriez-vous donc qu’on se fasse nommer Couture [de la Manche), ou Pholoé Colin née Tampon, quand on est duchesse d’Orviette ! l’empereur y avait mis bon ordre ; mais patience ! et quand son neveu sera Président de la républi(|ue, vous verrez comme on s’en revanchera .sur les Autrichiens.