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LES hlCHBSSES. 99

empressons de le lecoiinallic , atleiulu (|u’il faut élre juste pour loul le monde, et surtout pour les commerçants honntHes et les débitaiils conseieneieux. La seule duehesse qui ait été promulijuée depuis la révolution de juillet est une petite femme qui n’est à la tétcdc rien. Nous parlerons des dames de l’enipire A la fin de lariicle. Grâce à la loi des 3 p. 1(K) d’indemnité , la duchesse de (iastinais pourrait jouir de quatre ; cinq mille livres de rente ; mais elle n’en fait pas moins de grandes économies sur le papier A lettre et la cire i cacheter. F.lle ne veut jamais pay<’r son thé plus de 6 francs la livre : — c’est du thé de la rue des Lombards, et du meilleur thé |)o$sible ; on n’obtiendra pas qu’elle en démorde, et si vous n’en voulez pas, n’en prenez point.

La duchesse de l’ancien régime est naturellement incrédule : elle hésite encore entre la somnambule de la Croix-Rouge et rEs :ulape de la rueTaranne, c’est-à-dire entre le magnétisme et rhomœo|)athie ; mais elle attend bien impatiemment l’année prochaine, et quand on connaît la prophétie de sttint [iniuliiairc , on n’a pas besoin de s’informer pourquoi ’.

Madame la duchesse en est restée pour les idées politiques A l’année 1788 , et ses opinions littéraires sont à peu près celles de la régence. Ses deux écrivains favoris sont toujours M.M. d’.Vrnaud-Baculard et de Tressan ; elle a donné pour étrennes A l’ainé de ses petits-fils, âgé de vingt-neuf ans, l’année dernière, un charmant exemplaire des Epreuies <lu sentiment , suivi des DéUisscments de C liomme sensible , avec des cartouches de Mayer et des reliures en veau écaillé. Comme elle est persuadée que la baronne de Staël et la comtesse de Genlis étaient plus ou moins démocrates, elle n’a jamais voulu lire une seule ligne de leurs ouvrages ; elle vous dirait même A l’occasion <|u’r//c n’est point faite pour cela.

Les questions de généalogie, d’héraldi([ue et de cérémonial sont A peu prés les seules choses ipii ne lui paraissent pas indignes de son attention , et vous pensez bien que, lorsqu’on est dévote, on ne répète jamais des anecdotes... Cette bonne dame en est réduite à parler de quartiers chapitraux, de retraits liiu’agers et de fourches patibulaires. Elle est bien prévenue de l’importance et de la signification de la brisure en barre, ainsi que la diffamation pour un aigle dépourvu de bec, et pour un lion qui n’a pas d’ongles, ce qui est toujours provenu, comme tout le monde sait, par la dérogcance ou Ja forfaiture. Elle a disserté pendant longtemps sur l’aigle impérial de Bonaparte, à qui les héraldistes révolutionnaires avaient tourné le cola senestre, ce qui faisait de ce malheureux aigle un oiseau contourné , et ce qui signifie toujours bâtardise. Elle en triomphait ;on est forcé d’en convenir) avec un air de malice infernale et de joie satanique.

C’était, il me semble, ; la fin de l’année 1816 : la duchesse douairière de Castel-Morard ayant eu la contrariété de se rencontrer chez un ministre du roi légitime avec je ne sais combien de sabreurs que cet autre soldat avait affublés du titre de duc, il lui prit une assez vilaine fantaisie, disait-elle, et c’était la curiosité de sa-’X ann. posl. anic fcsi.i luiiiv. Doniini. piosir.iliiiii vl.ki-.il iiiiMrsimi cl ulliiuum usMi|iJlc>niii ; I.itia l1orc.«ci’niiil in fliilli.i.