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I ii lii i i ir.K.i :. 77

recoin peiisi’c de Ions mes sariilic{’s ! , dame I ci’sl i|u Amélie a dansé coninie un Anionr et elianlé coinino nn rossignol ! Quelle janilie ! qncl gosiei’ ! .l’en (-lais dans l’adiniralion, el an Iroisiénie actej’al perdu mes sens entre les hias d un |iipim|hi’i ! tt l’oUllii la chose "

l£t fiiillli) la iliDSC est deveiin le refrain ordinaire de la Saint-U(djerl. Si le premier jonr eit donné ii la joie, le second appartient à l’orgueil. — l>abord. la mère d’actrice, (pii s’est appelée jns(|ue-là madame Robert tout conri. commence a trouver ce nom un peu vul ;,’aire : dés ce moment elle aristocralise son nom et s’inlilnle madame de S linl-Koberl, veuve de . de Saint-Roberl. i|ni, ilii temps i/c l’anlrr, etc.. etc. ( Voir plus liaul. ) Ce cliannemeiil de nom inipliipie nécessairement un elian^iement de domicile. Iji ellet, la mère d’actrice ne |ieiil lorcer’ toutes les commères du (luartier. qui ont l’Iiabitude de l’appeler manw liohcil. a l’appeler mudnme de Sa’nit-Robert gros comme le bras. — lUpuis, connneni l’aire "a son aise tous ses embarras, comment marcher la tête levée, coinmenl se reni ;oracr d’importance dans ce (piartier où on l’a vue passablement malheureuse, où elle a eu des obligations à tout le monde, où elle a semé des dettes criardes chc/ les fruitières, les é|)ieiers, les marchands de iii. tous ces ; ;rands fournisseurs des petites existences’ :'

La Saiiit-liobert quitte donc la rue du Crand-llurleur poni aller s’('lablir rue de Lancry.

Dès lors,— changement complet de manière de vivre. La Saint-liobci I dépose l’aiguille de ravaudeuse ou le coiilon de portière. (u l’ont fait vivic juscpie-là. illle se drape majestueusement dans son tartan couleur Kobin des bois, et accompagne sa fille aux répélilions el au spectacle. Klle veille jour et nuit sur ce précieux trésor, tant elle craint (pi’il ne lui soit enlevé. ICIle redoute suiionl les inclinations et les bêlkes de cœur ; car elle a rêvé pour Aurélie le plus magnilique avenir. Itans s<’s fièvres d’ambition maternelle elle la marie sans façon ’a nn niilonl anglais, on ii un jeune boyard Irès-lilond et très-bien corsé, lille la couvre de diamants, elle la fait monter dans un brillant équipage, elle l’appelle madame In dacliesse, madame la piiitcesne. — Aussi combien ne craint-elle pas que (]uelque muguet, ’a force de paroles mielleuses et d’œillades assassines, ne vienne à bout de renverser tout ce ma^’oilique échafaudage de douces illusions ! Klle suit pas ’a pas Aurélie au foyer, dans sa loge, dans le cabinet du directeur, sur le théâtre. V.We ne la (piille ipi’an moment où elle paraît devant le public ; elle ne s’arrête que sur l’extrême limile qui sépare la scène de la coulisse. Klle redoute surtoirl les anieurs, les jounialisles, les habitués. Aussitôt qu’elle voit Aurélie causer d’un peu près avec l’un de ces messieurs, elle s’interpose brusquement et mêle son petit raotb la conveisalion. Mais le diable est bien fin, et Aurélie est acliiceel femme : elle se laisse prendre ordi nairement par le coîur ou par lamonr-propre. Kl, au moment où la Sainl-Koberl honore de sa surveillance toute particulière M. Alfred Ressigcac, jeune rédacleur du Vert Verl, (lu’elle a vu fort assidu auprès de sa fille, et dont elle se défie a cause de ses poses penchées et de ses réclames louangeuses, Aurélie tondie dans les (iicts de M. Cliailes I.ouslean, auteur ’a la ciinière noire cl aux drames excentriques.