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(il UNE FI’MlME A LA MODK.

I.i cumpagnc alors, ol ne voulus plus revenir à l’niis. .le crai ;j ;imis de le levoli , lui. ear il é(ail li-o|> lialiile |)oiic n’avoir pas deviné que je l’aimais. Le ciel ne liénil, pas mon mariage,, je fns mallieurense ; el la mort de M. de Verneiiil me laissa lilire, mais sans espoir de lionlicnr.

J’Iiésilai doux années avant di^ revoir Paris, iries parents et mes aneiens amis ; j’avais raison, Emma !

.le repailirai demain pour u) plus revenir.

Emma la regarda avec altenlion : la toncliante figure d’Alix avait une délicieuse expression de tendresse ; elle envia presque un senlimonl qui, même dans ses eliatfrins, peut rendre aussi jolie.

Puis elle dit, pensive et comme à elle même : — Quaire ans ’. — un voyaf ;e h lîaden, il revint triste, — n’y retourna jamais, — se troubla même un jour que je parlais de celle époque.— Quand Alix ariiva, — qu’il la revil,— il pâlit. —el ses yeux ne la quilièrenl plus.

S’adressaut alois ii madame de Verueuil, Emma conlinna : — Vous a-(-il parlé’ de voire séjour a Badeu... de votre mariage ?

— Jamais, répondit celle-ci : je ne l’ai vu (|ue dans le monde... Il lu’y ciiercliail parfois, mais semlilait avoir oublié le passé.

Euima se leva vivement, sonna, el demanda au <lomestique qui entra s’il (’lail venu quelqu’un.

— M. de Prades demande si madame la comtesse peut le recevoir.

— Qu’il entre. El au moment où le comte saluait, Emma s’excusa d’être ol)li) ;ée de s’occuper de sa toilette, et chargeant son amie de la remplacer, elle passa dans la pièce voisine.

— Ali ! répétait-elle en s’Iiabillant toute joyeuse, ils sont seuls, et l’amour est encore plus habile que moi !

Quand elle rentra, ils ne l’entenilireiit point. Alix était assise dans une bergère, près du l’eu ; le comte, debout, appuyé contre la cheminée. Quoiqut^ seuls, ils parlaient si bas, qu’il fallait s’aimer pour s’entendre ainsi. lin mois après, Emma donnait une de ces fêtes dont Alix avait parlé. Son appartement resplendissait du lirillant éclat de lentnres el de décorations nouvelles, en même lemps que des plus riches loiietles ; jamais la réunion ne fui plus nombreuse (Ml célébrités et en ’illiisiidlioiis de tout genre ; jamais la maîtresse de la maison n’y brilla d’une façon plus éclatanle et plus exclusive ; personne n’y parla de madame de Verueuil. Mariée la veille au comte de Prades, elle élait partie avec lui pour l’Italie. Heureux, ils oubliaient le monde, qui le leur rendail. La comtesse Emma de Marcilly, rassurée pour quel(|ne temps sur son empire, C(mlinua pourtant tl’y veiller comme doit le faire tout souverain qui veut garder sa couronne, qu’elle soit d’or ou de fleurs. Régner élail sa vie ; aussi n’avons-nous parlé ni de son mari, ni de sa famille, ni de ses amis. Est-ce qu’on a quelque chose qui ressemble ;i (oui cela quand on est iinr frmvir n In mode P Madame Ancblot.