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(iO IjiNli FliMMli A LA MOUE.

oir iuconleslë de la femme ? rSoii, car souvent la plus belle passe iuapeirue. Esl-ee avec l’esprit, cette force invisible qui soumet toutes les autres ? Non, car souvent il manque à la reine que la mode a choisie. Est-ce le rang, cette supériorité que l’orgueil n’admet plus, qui l’attire ? Nou, car la divinité moqueuse ue l’a jamais reconnue, et on la vit déserter les palais pour le boudoir delNinou. lîsl-ce l’opulence qui l’allaclie ? Non, cai- la mode cajiricieuse jette parfois sans respect le ridicule jusque sur cet or biiilant qu’étale a plaisir la vauité. Il n’est donc point de moyeu certain poui l’atteindre, point de règle pour la lixer.

Si ces ! particulièrement en France, ce n’est pas exclusivement a Paris et dans le gland monde que uait celle plante curieuse et variée, chaque société, chaque province, chaque ville grande ou petite, voit régner quelque brillante Cé/(i»(’ hc exerçant un despotique empire sur la toilelle des femmes qui l’approchent ou le cœur des liommes qui l’entourent Là, comme "a Paris, Us unes ont reçu le rôle d’un caprice du sort ; les autres ont eu le cajirice de s’en emiiarer, soit pour échapper îi l’ennui el pour user une activité toujours sans enqiloi dans la vie d’une femme, ou bien pour iromper|ieul-èlrepar lapparence de l’amour Iclii tour eflrayéde la réalité ; soit aussi parfois pour venger leurs belles années de jeune lille que la pauvreté livra au dédain de ces hommes dont la vanilé dicrclie la jeune femme, qui prend alors sa revanche I A côté de toutes les favorites de la mode, il y a aussi des victimes, femmes malhabiles ou malheureuses, courantles chances des usui|iateurs maladroits qui isenl ;i la puissance sans l’atteindre, el ne recueillent de leur folle entreprise qu’un ridicule ; car nul n’a pu lixer les règles do ce jeu dangereux où avec tant de clioses a perdre l’on en a si peu "a gagner !

Aussi tout fut-il employé par Emma pour réussir, et faute de certitude sur les causes de sa faveur, elle n’en voulut point laisser sans les tenter : parents, amis, fortune, tout fut sacrifié à ce ! insatiable désir de briller. La vanité, l’orgueil, l’égoisme. étouffèrent la sensibilité, la tendresse et la bonté. Si Emma eiit perdu son titre de femme a la mode, il ne lui serait donc plus rien resté.

Et sa pensée s’égarait dans des réflexions inlinies. Jamais ministère, voyant une majoiité douteuse mellre son pouvoir en péril, ne se jela dans de plus astes el plus nombreuses conjectures sur les causes de la défaite qu’il craint ou du li iomplie qu’il espère ; jamais des images plus diverses ne vinrent lui présenter un plus grand rrourliie de moyerrs de séduction à exercer sur les rebelles, de coups délai à frapper sur les esprits avides d’événements, ou de faveurs légères a répandre avec adresse sur les plus récalcitrants, sans cependant courprometlie sa dignité.

— A la promenade le malin, au bal le soir, comme ils l’entourent maintenant tous ! poursuit Emma. C’est qu’aussi le comte de l’rades ne voit qu’elle, lui si dédaigneux, cpre toutes les femmes ont essayé vainemerri de le captiver ! lui qui portait partout cet air- ennuyé el irrdifféreirl qui excite loujouis la coqirellerie et la curiosité : comment no pas terrier de réussir où toutes ont échoué ; rre pas essayer de se faire aiiirei de (|ui ir’aime que soi ; ne pas s’efhircer de distraire dune préoccupaliorr qrri disliail de Uni t ?C’csl une lâche dignedesplusaudacieuses ; car enlever urrhomure à l’amour d’une aulre fcriirrii’ n’esl rien : in.iis renli’vei il l’amour de Irri-nrèrnr on bien "a irn soirvenir