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leur que jamais, l’Impératrice cracha pour ainsi dire le vit de son mari en s’écriant :

— Ah ça ! mais qu’est-ce que je mâchonne donc depuis cinq minutes ? Pas possible c’est de la vieille tripe ! Retirez-vous, monsieur, vous m’étouffez.

Tout confus, l’Empereur sauta du lit et alla s’affaler dans un fauteuil, regardant tristement sa pine plus que jamais inutile. Puis, ses yeux se fermèrent brusquement, et il s’endormit tout d’un coup, au grand étonnement de l’Impératrice qui, indignée et toujours assoiffée d’amour, s’écria :

— Ah ! tout, ma couronne, mon sceptre, ma fortune, pour qu’à l’instant ce lit d’Empereur soit changé en une couchette de paille, cette chambre impériale en grenier, et cet homme, cet Empereur gaga, en mâle de trente ans, au rut puissant, à la poigne solide, qui me saisisse dans ses bras, m’enserre, et d’une pine vigoureuse, assouvisse enfin la brûlante ardeur qui me dévore.

À peine l’Impératrice avait-elle prononcé ces paroles, qu’une porte s’ouvrait, et qu’un homme complètement nu, taillé en athlète, se présentait hardiment, disant :