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En vous flattant, on sait vous décevoir,
Et tour à tour, séduite avec adresse,
Par votre amant et par votre faiblesse,
Par vos désirs et par votre miroir.
À chaque instant forcé de vous défendre,
Du piège adroit d’un heureux séducteur.
Il vous faudrait pour ne jamais vous rendre,
Ou plus de force, ou n’avoir pas un cœur.

Il est pourtant quelques femmes prudentes
Qui, nous dit-on, échappent à ces lois.
Boileau, cherchant ces vertus étonnantes,
Dans Paris même, en compta jusqu’à trois.
C’était beaucoup ; et maintenant je pense,
Que, pour aider leur fragile innocence,
Elles avaient quelque secret moyen
Qui les faisait persister dans le bien.

Ces ruses-là, ces heureuses recettes,
Ne doivent point, amis, rester secrètes ;
Quand on les fait, il faut les indiquer.
J’en connais une, et je croirais manquer
À mes devoirs, à la vertu des dames,
Si mon secret, facile à pratiquer,
Restait toujours un secret pour nos femmes.