repoſé quelque temps aſſis ſur ſes quatre pates, & s’etant éveillé enfin, leve la teſte & s’apperçoit de je-ne ſçay-quoy au deſſus de luy qui luy pouvoit donner quelque jeu. Il me ſemble que je le voy encore. Il regarde, il admire, il contemple, il tourne la teſte, élargit & reſſerre les oreilles, porte en haut vers le Je-ne-ſcay-quoy une pate & puis l’autre, donne de petits coups d’une pate & de l’autre ; Il redouble ſi doucement que nôtre Moine ſe perſuade que l’action du feu eſt l’unique cauſe de l’ébranlement du Je-ne-ſçay-quoy. Il ne s’en met pas fort en peine. Le chat continuë ſon petit ballottage, jusqu’à ce qu’enfin, comme c’eſt la coutume de ces malicieux animaux apres avoir bien badiné, de jetter en même temps les griffes & les dents ſur la proye. Il ſe lance de dents, de griffes, & de corps ſur le Je-ne-ſçay-quoy, dont la morſure & les égratignures furent reſſenties ſi vivement du pauvre Moine, qu’il ne put s’empecher de lever tout d’un coup ſa
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De La Grille.