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pendant quelque temps y regarder la façon dont Dieu gouverne, célébrer les jeux avec lui, et avec lui assister aux fêtes? Ne consentiras-tu donc pas, après avoir regardé la fête et l’assemblée, tant qu’il te l’aura permis, à t’en aller quand il t’emmènera, en lui témoignant ton respect, et en le remerciant pour tout ce que tu as vu et entendu? — « Non; car j’aurais voulu rester encore à la fête. » — Ceux, en effet, qu’on initie voudraient que l’initiation durât plus longtemps; et sans doute ceux qui sont à Olympie voudraient voir d’autres athlètes encore; mais la solennité est terminée! Va-t’en, et pars en homme reconnaissant, en homme réservé; fais place à d’autres; car il faut que d’autres naissent à leur tour, comme tu es né toi-même, et que, après être nés, ils aient un pays et une demeure à eux, avec les choses nécessaires à la vie. Que leur resterait-ii, si l’on ne mettait pas les premiers de hors? Pourquoi n’es-tu pas satisfait? Pourquoi n’en trouves-tu pas assez? Pourquoi fais-tu que le monde soit trop étroit? — « Oui; mais je voudrais avoir avec moi ma femme et mes enfants. » — Est-ce qu’ils sont à toi, et non à celui qui te les a donnés, à celui qui t’a fait? Ne peux-tu pas renoncer à ce qui n’est pas à toi, céder quelque chose à ton supérieur? — « Mais pourquoi m’a-t-il amené ici à ces conditions? » — Si elles ne te plaisent pas, va-t’en; il n’a que faire d’un spectateur qui se plaint. Il désire avoir des gens qui prennent part à la fête et aux chœurs, mais pour qu’ils applaudissent, pour qu’ils fassent éclater leurs transports et vantent bien haut la réunion. Quant aux indifférents et aux sans cœur, il les verra sans peine quit-