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Ceci est doublement vrai avec un ouvrage comme celui d’Arrien, où il n’y a pas de style, à proprement parler, et qui n’est guère qu’un recueil de notes prises à la sortie d’un cours. La pensée du maître y est fidèlement reproduite ; mais il y a dans la rédaction tout le désordre naturel à des notes écrites précipitamment, bien plus pour servir de memento à celui qui les prenait que pour être jamais publiées. Lorsqu’il y a doute ici sur le sens d’une phrase, les raisons qu’on peut tirer ailleurs de la régularité, de la symétrie, voire même de la Grammaire, perdent notablement de leur force ; c’est le sens général et l’enchaînement des idées qui doivent avant tout en décider. Si donc, aussi souvent que nous l’avons pu, nous avons respecté scrupuleusement le lourde la phrase, son mouvement, ses images, son aridité même ; si nous avons essayé de faire sous ce rapport tout ce que la fidélité littéraire pouvait exiger de nous, en revanche, toutes les fois qu’il y a eu lutte entre elle et cette fidélité philosophique, qui consiste dans la transmission claire et intelligible des idées, nous avons, sans hésiter, sacrifié la première à la seconde.



On sera sans doute surpris de la façon dont nous avons traduit certains mots ; mais que l’on veuille bien considérer l’ensemble de la doctrine, et la surprise cessera.