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présents: à table, ceux qui sont pour la table; aux bains, ceux qui sont pour le bain; au lit, ceux qui sont pour le lit.

« Que tes yeux trop faibles ne donnent jamais entrée au sommeil, avant que tu n’aies passé en revue toutes tes actions de la journée. Quelle loi ai-je violée? Quel acte ai-je fait? A quel devoir ai-je failli? Pars de là et continue. Puis, si tu as fait du mal, reproche-le toi; si tu as fait du bien, sois-en content.

Voilà des vers qu’il faut retenir pour les mettre en pratique, et non pas pour les débiter à haute voix, comme on débite le « Péan Apollon! »

Dans la fièvre à son tour, ayons présents les principes qui sont faits pour elle, bien loin de les laisser de côté tous en masse et de les oublier, parce que nous avons la fièvre. « M’arrive ce qui voudra, t’écries-tu, si je m’occupe encore de philosophie! Je m’en irai quelque part, où je ne songerai qu’aux soins de mon corps, et où la fièvre ne me viendra plus! » Mais qu’est-ce que s’occuper de philosophie? N’est-ce pas se préparer contre les évènements? Ne comprends-tu pas alors que tes paroles reviennent à dire: « M’arrive ce qui voudra, si je me prépare encore à supporter avec calme les évènements! » C’est comme si quelqu’un renonçait au jeu du Pancrace, parce qu’il y aurait reçu des coups. Encore est-il tout loisible dans ce cas de cesser la lutte et de ne plus être battu; tandis que nous, si nous cessons de nous occuper de philosophie, qu’est-ce- que nous y gagnerons? Que doit donc dire le philosophe, à chaque chose pénible qui lui arrive? « Voilà ce à quoi je