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de Dieu, appelle-le à ton secours et à ton aide, comme dans la tempête les navigateurs appellent les Dioscures. Est-il, en effet, tempête plus terrible que celle qui naît de ces idées, dont la force nous jette hors de notre raison? La tempête elle-même, en effet, qu’est-elle autre chose qu’une idée? Enlève la crainte de la mort, et amène-nous tous les tonnerres et tous les éclairs que tu voudras, et tu verras quel calme et quelle tranquillité il y aura dans notre âme. Mais, si tu te laisses vaincre une fois, en te disant que tu vaincras demain, et que demain ce soit la même chose, sache que tu en arriveras à être si malade et si faible qu’à l’avenir tu ne t’apercevras même plus de tes fautes, mais que tu seras toujours prêt à trouver des excuses à tes actes. Tu confirmeras ainsi la vérité de ce vers d’Hésiode:

« L’homme irrésolu lutte toute sa vie contre le malheur. »


CHAPITRE XIX




Sur ceux qui n’embrassent la philosophie que pour en discourir.

Voici, ce me semble, les éléments dont se compose le sophisme le Dominateur. « Il y a incompatibilité entre les trois propositions suivantes: