autre chose qu’examiner et consolider ces règles. Et appliquer celles qui sont reconnues est la tâche du sage.
CHAPITRE XII
Notre École a exposé dans le dernier détail tout ce qu’il faut apprendre pour savoir discuter ; mais elle nous laisse absolument sans instructions sur la façon dont on doit user de ce talent. Donne à celui de nous que tu voudras un ignorant pour discuter avec lui, et il ne trouvera-rien à en faire ; il tâtera un peu son homme, puis, si celui-ci répond à contre-temps, il ne saura plus par où le prendre. Alors il l’injuriera ou se moquera de lui, et dira : « C’est un ignorant ; il n’y a rien à en faire. » Un bon guide, au contraire, quand il trouve quelqu’un d’égaré, le met dans son vrai chemin, au lieu de le laisser là après force railleries et injures. Montre donc à cet homme toi aussi où est la vérité, et tu verras comme il ira. Si tu ne le lui montres pas, ne te moque pas de lui ; aie plutôt le sentiment de ton impuissance.
Comment faisait donc Socrate ? Il forçait son interlocuteur lui-même à rendre témoignage de la vérité de ce qu’il lui disait, et il n’avait besoin du