pas à Athènes. « N’habite pas à Rome non plus ; » je n’habite pas à Rome. « Habite à Gyaros ; » j’y habite. Mais habiter à Gyaros me produit le même effet qu’une fumée épaisse : je m’en vais dès lors où personne ne m’empêchera d’habiter ; c’est là une demeure ouverte à tout le monde. Finalement, au-delà de mon enveloppe, c’est-à-dire de mon corps, personne ne peut rien sur moi. C’est pour cela que Démétrius disait à Néron : « Tu me menaces de la mort, mais la nature t’en menace aussi. » Si j’attache du prix à mon corps, je me fais esclave ; si à ma cassette, esclave encore. Car aussitôt je révèle moi-même contre moi par où l’on peut me prendre ; de même qu’en voyant le serpent retirer sa tête, je te dis : « Frappe-le à la partie qu’il veut préserver. » Sache, toi aussi, que, si tu veux conserver quelque chose, ce sera par là que ton maître mettra la main sur toi. Si tu te dis bien tout cela, qui flatteras-tu ou craindras-tu encore ?
— Mais je veux m’asseoir où s’asseoient les sénateurs. — Ne t’aperçois-tu pas que tu te mets toi-même à l’étroit, à la gêne ? — Comment sans cela bien voir au théâtre ? — Mon ami, n’y va pas voir, et tu ne seras pas gêné. Qu’as-tu besoin d’y aller ? Ou bien, attends un peu, puis, quand tous les spectateurs seront sortis, va t’asseoir aux places des sénateurs, et chauffe-t’y au soleil. Il faut, en effet, se rappeler à propos de tout, que c’est nous-mêmes qui nous mettons à la gêne, nous-mêmes qui nous mettons à l’étroit ; c’est-à-dire que ce sont nos façons de juger qui nous y mettent. Qu’est-ce, en effet, que d’être injurié ? Place-toi en face d’une