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le poème grœnlandais sur atle.

glœmvor.

26. Il m’a semblé voir couler un fleuve le long de la salle ; il mugissait avec colère, passait par-dessus les bancs, cassait les jambes à Hœgne et à toi. Rien ne résistait à ce fleuve : c’est un présage de malheur.

27. Il m’a semblé que des femmes mortes se dirigeaient de ce côté ; elles n’étaient pas convenablement vêtues, et t’invitaient à prendre place sur leurs bancs. Tes déesses protectrices se sont, je pense, éloignées de toi.

gunnar.

28. Ces avertissements viennent trop tard ; nous ne renoncerons pas à notre voyage. Bien des présages cependant nous annoncent que nous n’avons pas longtemps à vivre.




29. Quand les premières lueurs du jour parurent, tous les braves se levèrent, les autres tardèrent encore. Ils partirent cinq : cela n’était pas prudent ; les gens de la maison auraient pu fournir une troupe plus nombreuse.

30. Snœar et Solar étaient fils de Hœgne ; l’homme qui accompagnait ce dernier s’appelait Orkning ; ce porteur pacifique du bouclier était frère de Kostbera.

31. Ils marchèrent tous ensemble jusqu’au moment où le golfe les sépara. Leurs femmes eurent recours à