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la vengeance de gudrun.

possédera ce métal, source de querelle pour les hommes ; il possédera cet héritage de Nifl connu des Ases.

30. « Des anneaux de batailles brillent dans les ondes gonflées du fleuve. Mes braves ! tournez vos chars, le prisonnier est dans les fers. »

31. Atle-le-Puissant s’éloigna entouré de glaives, les pas des chevaux retentirent. — — — Gudrun avertit avec larmes les héros de la victoire, qui se promenaient dans la salle, de prendre garde à eux.

32. « Puisse-t-on être parjure à ton égard, Atle, comme tu l’as été pour Gunnar. Tu lui avais souvent répété sur l’anneau d’Uller les serments faits autrefois devant le soleil du Sud et près du temple de la victoire. »

33. Et sur l’ordre du meurtrier un chétif coursier traîna le gardien de l’or vers la mort.

34. Gunnar vivait encore : la multitude le déposa dans la fosse où les serpents rampaient en grand nombre. Mais Gunnar, la colère dans le cœur, tira avec force, lorsqu’il fut seul, les cordes de sa harpe.

35. Elles résonnèrent ; c’est ainsi qu’un prince vaillant doit défendre son or. Atle quitta avec ses chevaux ferrés l’endroit où le crime avait été commis.

36. Un grand bruit eut lieu dans la cour ; il était produit par la multitude des chevaux et les chants de guerre des guerriers. Ils venaient de la bruyère.

37. Gudrun, pour satisfaire à la demande du roi, fut à la rencontre d’Atle avec la coupe d’or. « Mainte-