Page:Les Eddas, trad. Puget, 2e édition.djvu/410

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
396
les larmes d’oddrun.

était plongée, ainsi que le ciel, dans un assoupissement plein de charmes, quand le vainqueur de Fafner découvrit le château.

16. Un rude combat fut livré avec le glaive, et le château de Brynhild forcé. Elle ne tarda point à connaître toutes les ruses employées contre elle.

17. Brynhild en tira une vengeance terrible ; un souvenir nous en est resté à chacun. Dans tous les pays habités par les hommes, on sait comment elle mourut volontairement avec Sigurd.

18. Mais je donnai mon amour à Gunnar, ce dispensateur de l’or, comme Brynhild aurait dû le faire ; elle pria Gunnar de prendre le casque, et il dit qu’elle deviendrait sa valkyrie.

19. Les fils de Gjuke offrirent à mon frère Atle des anneaux rouges, une composition considérable, quinze domaines et le trésor de Fafner pour m’obtenir.

20. Mais Atle chanta qu’il ne donnerait jamais une dot aux fils de Gjuke. Nous ne pûmes vaincre notre amour, et j’inclinai ma tête vers celui qui brisait les boucliers.

21. Alors un grand nombre de mes parents dirent qu’il fallait nous unir. Atle m’invita à ne point commettre cette faute et à ne point m’attirer de la honte.

22. Mais une pareille défense ne devrait pas être faite où règne l’amour.

23. Atle fit battre la sombre forêt par ses émissaires chargés de m’épier ; ils vinrent où ils n’auraient jamais