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le chagrin de gudrun.

core, que les gens de ta cour auront déjà mangé de cette chair.

44. Je me couchai ensuite, mais sans vouloir dormir ; j’étais agitée sur ce lit de douleur et me proposais de réaliser ces présages.




gudrun.

45. Qu’as-tu, Atle, fils de Gjuke ? ton cœur est constamment malade. Pourquoi ne ris-tu jamais ? Les Jarls seraient plus contents si tu leur parlais et si tu me regardais.

atle.

46. Je suis troublé, Gudrun, fille de Gjuke, par les paroles que Herkia[1] m’a dites dans la salle. Elle prétend que Tjodrek a dormi avec toi, et n’a point eu de peine à étendre le lin sur vous deux.

gudrun.

47. Je puis te faire serment, sur la pierre blanche sainte, de n’avoir eu avec Tjodrek que le commerce permis à toute femme honnête.

48. Mais j’ai embrassé une fois ce noble prince, ce chef d’armée ; le sujet de nos entretiens a été la confidence réciproque de nos infortunes.

  1. Servante chez Atle, et autrefois sa concubine. (Tr.)