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le chagrin de gudrun.

le sujet de ma tristesse ; elle jeta sa couture, appela ses fils et s’informa avec beaucoup de vivacité de l’indemnité qu’ils pourraient donner à leur sœur pour son mari tué.

18. Gunnar consentit volontiers à donner de l’or pour composition ; il en fut de même de Hœgne. Alors Grimhild demanda : « Qui veut seller le coursier, conduire le char, monter le cheval, porter l’épervier, tirer les flèches avec l’arc courbé ? »

19. Les Danois Valdar, Jarisleif et Eymod-le-Troisième avec Jariskar entrèrent alors : leur port était royal. Guerriers à haute stature, ils portaient des manteaux rouges, des casques fabriqués au moule ; ils étaient ceints d’un glaive et avaient des boucles brunes.

20. Chacun voulait me choisir des bijoux et parler de manière à me plaire, afin de me donner une compensation pour mes longs chagrins, si je pouvais avoir confiance dans leurs paroles.

21. Grimhild m’apporta une coupe et m’invita à la vider ; ce breuvage était si froid et si amer, qu’il me fit oublier ma querelle ; il était composé avec beaucoup de sortilèges, avec l’eau froide et amère de l’Océan et l’eau de la réconciliation.

22. Toutes sortes de runes couleur de sang étaient gravées sur cette coupe ; je ne pouvais les expliquer : on y voyait le long serpent du pays de Hadding et des forêts.